lundi 29 novembre 2010

Un Petit Coup de Pinceau II

Je suis plutôt du genre insupportable.
Notamment en matière de skins de blog, je suis de ceux qui en changent tout le temps, pour un rien. Le précédent a m'a vite lassé: Trop rouge, trop biblique, trop peu en accord avec mes textes.

Après avoir menacé de mort/pris en otage /cassé les couilles pieds (biffez les mentions inutiles) de mon ami Silver pendant une petite éternité, celui-ci, de guerre lasse, a fini par accepter de me faire une bannière.
...Ou alors il a eu marre de faire une crise d'épilepsie à chaque fois qu'il allait sur mon blog.

...Sur la bannière c'est moi, oui. Enfin, à peu près. Dans la vraie vie, je ne porte pas de lunettes d'aviateur (mais j'y travaille).

Donc si vous ne connaissez pas, allez donc sur le blog de Silver, régalez-vous donc les iris, mais n'oubliez pas de revenir, quand même. Je vous promets plein plein de textes dans les semaines à venir, promis.
Merci donc, à Silver. Les mots ne suffisent pas à exprimer la pleine mesure de ma gratitude.

EDIT: Je me rends compte que mes chers visiteurs/teuses risquent de passer plus de temps à lire la bannière qu'à lire mes beaux textes. C'est tout à fait compréhensible, je ne vous en tiendrai pas rigueur.

dimanche 28 novembre 2010

Entre deux mondes


J'avais, de temps en temps, cette image qui me saisissait, lorsque j’étais seul, lorsque j'écoutais de la musique, que je marchais dans la rue. Je m'imaginais en train de tomber, comme si je sautais d'un avion, sans parachute, sans jamais atteindre le sol. Une chute interminable, où je sentais le vent qui giflait mes joues, mes vêtements qui ballottaient dans les courants d’air.

J'ai longtemps voulu connaître l'avis d'un psy à ce sujet, tout en m'interrogeant sur la lecture qu'il en ferait. Verrait-il en moi les signes d’un comportement suicidaire ? Etait-ce une envie de sauter du pont, d’en finir avec mon existence ?

Ou alors, peut-être n’y verrait-il une simple métaphore de la vie? Faisons nous autre chose que choir, interminablement, vers le sol, et dont la fin ne nous inquiète jamais tant que nous avons traversé les nuages, et que les couleurs, les formes, d'abord indistinctes, prennent lentement forme en face de nous? J’imagine très bien la vie comme cet endroit, hors de tout autre, entre le ciel et la terre, séparé par une lumineuse ligne d’horizon, un lieu de passage entre les mondes, dans lequel on ne peut jamais s’arrêter, où rien ne dure jamais.

La vie est un univers dans lequel quoi qu’on dise, quoi qu’on fasse, on n’est jamais autre chose qu’un simple visiteur de passage.

Je n'approuvais qu'à moitié cette vison des choses, car pour ma part, ma chute était une vision agréable, ou je me dirigeais a toute vitesse vers un objectif inconnu, libre de quoi que ce soit pour me ralentir.

Ma chute, loin d’être un symptôme de mal être, d’angoisse, était l’expression la plus pure de mon aspiration à la liberté. Dans ma vison, je proscrivais toute attache qui aurait pu me ralentir, me laisser le temps de contempler la terre et le ciel autour de moi. Il m'était indispensable de tomber, le plus vite possible, le plus fort possible vers cette terre dure qui se présentait a moi.


Lorsque l’occasion s’en présenta, je m’en ouvris à un psy.

- Vous êtes sujet à des névroses, des comportements nerveux et compulsifs, révélateurs d'un mal être intérieur.
Ça me faisait une belle jambe.

mardi 23 novembre 2010

Une Lettre Pour Ton Être

En cette belle journée, une lettre s'est mise en tête de déserter mon texte. 

Je suis donc obligé de composer un texte entier en dépit de cette fuite, et il est de votre devoir de me dire quelle vicieuse lettre je me vois privé.

Lorsque tu t’en fus, je crus mourir, comme toi. Ton suicide mit sous terre tous nos souvenirs, tout notre temps ensemble, et ce moment fit de moi un homme perdu. Puis mon existence reprit, des décennies se sont écoulées, toutefois le sentiment de te perdre pour toujours ne s’en fut plus. Ne plus te toucher, ne plus te sentir, ne plus te serrer contre mon corps, ce fut une torture.

Pour survivre, je dus t’oublier, te quitter, jeter enfin ton souvenir torturé et vivre une nouvelle vie. Me mouvoir de mon deuil, ce fut l’unique issue contre cette douleur, cette brûlure. Ne m’en veux point de t’oublier, puisque toi, il te suffit de mourir pour me quitter.

En dépit de tout, tu me suivis en tous lieux, comme une ombre. Eûssé-je voulu t’exprimer mon ressentiment, qu’une lettre se fût dérobée sous mes mots, et jusqu’en ce moment, les mots sont incomplets pour te dire combien je fus épris de toi.

Une lettre me fuit, celle qui me permet d’exprimer mes sentiments. Et cette lettre, comme ton être, n’est plus.

Edit: Je pense requis de préciser qu'outre une lettre en fuite, le texte fut écrit sous l'emprise de deux exigences de plus: 
Les verbes se conjuguent ici tous sous le prétérit, et le thème imposé fut de copier celui qu’utilise Georges Perec en son célèbre bouquin.

lundi 15 novembre 2010

Skinny Love




De l’autre côté de la vitre, la jeune fille me fait un signe, et, alors que le tramway reprend sa route, je ressens comme une grande sensation de vide, comme toujours quand elle n’est plus là. Il paraît que l’amour rend les gens heureux, mais pour moi il n’en est rien. Je n’en ressens que la souffrance, celle que j’éprouve quand elle n’est pas là. La sensation de manque qui grandit en moi, incessamment, et qui m’emplit de peine jusqu’au moment où je peux enfin caresser à nouveau ses cheveux blonds, son odeur, le son de sa voix. En son absence, je n’ai jamais d’autre impression que celle de survivre dans un monde qui m’indiffère.
A chaque fois que nous nous séparons, mon cœur me tiraille, comme s’il était relié à elle par un fil qui se délite et qui faiblit à mesure que la distance nous sépare. A chaque séparation, la douleur me tiraille un peu plus, même quand, comme aujourd’hui, nous décidons de nous revoir le lendemain. Je m’adosse doucement à mon siège, et j’essaie d’oublier, de laisser partir ma douleur. Autour de moi, le monde continue son voyage. Un homme dort contre la paroi, avec son chapeau rabattu sur le visage pour le protéger de la lumière. Celui-là, je le connais, il se réveillera bientôt en s’apercevant qu’il a manqué son arrêt. Une grande silhouette, portant un immense manteau à capuche noir, vient de rentrer dans le bus. Elle n’a pas de billet et doit l’acheter au conducteur, et je la vois qui fouille ses poches à la recherche d’un peu de monnaie. Dans le rétroviseur, je vois distinctement la mine renfrognée du conducteur, qui peste intérieurement contre ce voyageur distrait qui le met en retard sur son horaire. A ma droite, enfin, une femme berce son enfant qui dort dans ses bras, et qui tient dans ses minuscules poings fermés, une mèche de cheveux de sa mère. Cette vue me réconforte, et peu à peu, ma douleur s’apaise. Je sens le tramway qui repart doucement et qui me berce à droite et à gauche. La grande silhouette encapuchonnée a enfin acheté son ticket, il descend l’allée à la recherche d’une place libre.

Deux rangs devant moi, à gauche, un homme sort son téléphone, il compose un numéro que je ne vois pas. Il parle avec inquiétude, quelque chose ne va pas. La mère se penche vers moi et me dit quelque chose, des mots qui me concernent mais que je ne comprends pas. Son enfant est réveillé, et effleure ma poitrine du bout de ses doigts.
- Fond du lac, dit le contrôleur d’une voix morne.
Quel drôle de nom. La grande silhouette devant moi a atteint son arrêt. Elle se lève lentement et remonte l’allée à pas lents et solennels, lorsqu’elle se trouve enfin devant la porte, je la vois qui retire sa capuche. D’interminables boucles blondes tombent sur ses épaules. Je ne vois pas son visage, mais je reconnaîtrais ses cheveux à mille lieues.

C’est elle.

Chaque pas qui nous sépare en s’éloignant devient une torture.
Sans un regard pour moi, elle se lève et descend du tramway, alors j’essaie de me lever, de lui courir après, mais une main se pose sur moi et m’en empêche, c’est l’homme au chapeau, qui s’est enfin réveillé, et qui me dit :
« Elle doit continuer, laissez-la partir sans vous. »
J’essaie de parler, mais j’en suis incapable Les mots peinent à se former dans ma bouche, ma voix ne m’obéit plus. Je repousse la main de l’homme au chapeau et titube dans l’allée à la suite de la femme au manteau noir. Le paysage s’écroule lentement autour de moi, les visages deviennent flous et indistincts. La gravité elle-même semble me jouer des tours, le plancher du bus se dérobe sous mes pas.
Lorsque j’atteins enfin la sortie, je ne reconnais rien. Les murs se délitent sous mes yeux, le monde se retourne et perd sa substance. Le tarmac est remplacé par un champ verdoyant, les murs, les maisons ont disparu. Je la vois qui tourne la tête sans cesser de marcher, et me regarde.
Je comprends soudain que ce n’est pas elle. Elle n’a pas de visage, je distingue à peine un sourire qui s’étire lentement.

- Qui es-tu ?
Elle ne répond pas, elle me regarde à peine, et reprend sa marche. Mais dans la rue, un souffle se lève, fait frissonner les arbres, m’apportant la réponse.
- Aleister, dit le vent.
Je la vois traverser la route, elle court maintenant d’un pas si léger qu’il ne touche même pas le sol.
- Attends !
Un goût de sang dans ma bouche m’empêche de parler encore, et lorsque je tousse, je crache au sol des éclats écarlates. Elle rit, reprend sa course, et chaque pas qu’elle fait la projette dans les airs, toujours un peu plus haut. Elle flotte maintenant entre les immeubles, insaisissable, puis disparaît enfin. Mes jambes ne me portent plus, et je tombe à genoux. Je fais un geste pathétique en direction de la silhouette, puis m’effondre à nouveau au sol.

Lorsque le docteur retire ses doigts de mon cou, il ôte enfin son chapeau, et annonce d’un air grave :
« Il n’y a plus rien à faire pour lui. Je suis désolé. »

Au loin retentit le bruit d’une ambulance qui arrive trop tard. La foule se disperse, la mère berce doucement son enfant, sans rien dire.

Et je m’envole.

lundi 8 novembre 2010

Je connais un film qui commence comme ça...

"- Cynthia, amenez-moi le dossier Mac Dougall, je vous prie, crépita la voix de l’interphone.
- Avec joie, monsieur.
Cynthia passa la porte qui séparait son bureau de celui du directeur, son dossier sous le bras.
- Merci mon petit, dit-il. Approchez-vous un peu.
Il saisit le dossier et l’ouvrit en grand, laissant voir les feuilles dépliées, grandes ouvertes, sur la table.
- Monsieur, que faites-vous là, rougit Cynthia.
Avec un air pénétré, la secrétaire regarda son patron dézipper sa trousse et se saisir de son énorme stylo, puis en retirer le capuchon précautionneusement.
Il appuya la pointe de son engin sur le papier, et les va-et-vient frénétiques de sa main, de plus en plus rapides, faisaient jaillir quelques gouttes d’encre qui venaient souiller le papier sous le regard admiratif de Cynthia.

Au bout d’un moment d’attente, il devint évident aux yeux de la jeune femme que les efforts de son patron échouaient à atteindre leur but : ses gestes manquaient de précision et d’efficacité. Ce fut donc Cynthia qui prit le stylo des mains de son patron, non sans réprimer un soupir légèrement résigné.
Elle trempa sa plume dans son encrier, se délectant de ce que l’extrémité de la plume était légèrement humide. L’affaire fut réglée en l’espace de quelques minutes à peine : Son patron n’était pas du genre à lambiner, et Cynthia connaissait son affaire.
Elle avait en effet perdu le compte des rapports qu’elle avait dû dactylographier jusqu’à des heures avancées de la nuit. D’abord résignée, elle avait peu à peu pris une agilité experte à ce qui, plus qu’un travail, était devenu une véritable passion.

Le directeur tassa son dossier puis rangea son stylo avec un soupir de satisfaction. Cynthia, pour sa part, remettait en place les agrafes de son dossier, ni vu ni connu.
- Mon petit, je ne sais pas ce que je ferais sans vous.
- Je suis sûre que vous vous débrouilleriez très bien tout seul.
- J’en doute fort. Vous serez gentille, vous ferez suivre le dossier à Douglas.
Cynthia pâlit.
- Monsieur, vous êtes sûr ?
- C’est un ordre, mon petit.
Elle détestait Douglas. Son stylo à lui finissait toujours par baver sur son tailleur. "

Remerciements à C.J. Pepper, qui m’a donné pour contrainte : « Une scène de boules », et qui me doit donc son respect éternel. L'exercice que je me suis imposé (par ce que raconter une scène de cul c'était un peu facile) était de raconter une scène de cul en n'utilisant AUCUN mot à caractère sexuel.


J’en profite pour passer une annonce : Je suis toujours à la recherche de nouveaux sujets pour écrire, c’est comme ça qu’on progresse. Si vous avez une idée de scénario, un début de texte, ou, comme dans le cas de l’autre enfoiré, un exercice de style ou une contrainte à suivre, n’hésitez pas à proposer, dans la limite du raisonnable.

Un petit coup de pinceau...

Hello tout le monde,
J'ai profité d'un peu de temps entre deux textes pour rafraîchir un chouia la mise en page.
"C'est... euh...Biblique" - Nine, bloggueuse, amie et scénariste.

Donc si vous préférez, tant mieux, sinon tant pis pour vous. J'ai pas le courage de refaire un layout, mais quand je pourrai, je fignolerai tout ça. En attendant, le gris et rouge me tapait un peu sur les nerfs.

On se retrouve jeudi pour un nouveau texte!

Edith: J'ai aussi changé le nom du blog, par ce que Svalbard Passage, d'une part c'était imprononçable, d'autre part ça n'avait rigoureusement aucun intérêt comme nom (à part doper mes visiteurs norvégiens). 
Et puis quand je tape "Link3r" sur Google, j'aime bien trouver mon blog.

 Edith II: J'ai aussi rajouté une Webradio, elle est à lecture automatique par défaut, cela vous dérange-t-il?

Edith III: En fait j'ai viré la lecture automatique. ça finissait par m'énerver.

jeudi 4 novembre 2010

Ligne De Faille

Je n’étais séparé d’elle que par une ligne de goudron noir, que j’hésitais à traverser. Une ligne de faille, un point de non-retour. De l’autre côté, à la terrasse du café où je devais la retrouver, je la voyais de l’autre côté qui m’attendait, facilement reconnaissable à l’écharpe qu’elle avait convenu de mettre.
Avec ou sans écharpe, j’aurais reconnue cette fille à mille lieues. Assise sur le bout de sa chaise, les mains enfouies dans ses manches trop longues, elle regardait de temps à autre si quelqu’un arrivait. Elle m'attendait.

Maintenant que j’étais de l’autre côté de la rue, cette rencontre me semblait suicidaire.

A quoi m’attendais-je ?
Quinze ans de doutes, d’idéalisations, de fantasmes, allaient-ils disparaître en un instant ? Je m’étais menti pendant des années, j’avais imaginé, pendant tout ce temps, ce à quoi j’espérais qu’elle ressemblerait. Julie était devenue la femme parfaite…
Ma Julie.
Cent pages de dessins n’avaient fait qu’aggraver les choses. Je n’avais fait que plonger toujours plus profond dans une fille qui était de moins en moins Julie, et qui était de plus en plus cette fille aux cheveux châtain que je dessinais tous les jours. Mon personnage.

Le temps est un menteur qui susurre d’agréables fantasmes dans nos oreilles, et qu'on finit par croire, de guerre lasse. J’avais gardé dans ma mémoire tant de souvenirs agréables, le toucher de sa main quand elle s’approchait de moi… L’odeur de ses cheveux, la douceur de son pull quand nous dansions serrés l’un contre l’autre, tant de souvenirs que je chérissais…
Des reliques d’une relation évanescente, sans consistance, faite de millions de petits riens qui rendaient notre quotidien supportable.

Pendant les années qui suivirent, Julie m’avait accompagné, chaque jour, chaque instant. Son souvenir s’accrochait à chacun de mes pas, elle était mon ombre, ma compagne invisible. A chaque déception sentimentale, chaque rupture, j’en revenais à Julie, comme si cette romance ratée était la seule digne d’être vécue.
Aujourd’hui, en acceptant de la revoir pour de vrai, j’acceptais enfin de prendre le risque de faire le deuil de cette période de ma vie, de toutes ces années où j’avais vécu pour elle, dans mon monde.

Il était temps de cesser de rêver. Je m’étais résolu à affronter le cours des choses. Julie ne m’apparaîtrait désormais plus comme ce coup manqué, cet échec adolescent, mais comme une vraie femme de chair et de sang, au traits moins parfaits, au courbes moins belles, mais réelle.

De l'autre côté de la ligne de faille, Julie me cherche du regard. Pour une raison que j’ignore, elle semble croire que j’arriverai sur le même trottoir qu’elle, et elle regarde à droite et à gauche, sans jamais me voir.
Cela m’amuserait, si je n’avais pas conscience de l’importance décisive de ces instants sur le reste de ma vie.

J’essaie d’imaginer à quoi ressemblerait mon existence, si, il y a quinze ans, j’avais pris mon courage à deux mains, et que j’avais embrassé cette fille sur la piste de danse. Je ne sais pas à quoi ressembleraient aujourd’hui mes journées. Je suppose que j’aurais traversé la route, que j’aurais profité d’un instant d’inattention pour lui cacher les yeux. Elle aurait fait semblant de ne pas me reconnaître, puis ri. Je me serais assis à côté d’elle, échangé un baiser léger, de ceux qu'on donne sans y prendre garde et qui s'envolent en un instant, et puis nous aurions bavardé autour d’un café.
Ou peut-être pas. Peut-être qu’après huit jours d’un vague relation, nous nous serions lassés l’un de l’autre. Et que la vie aurait repris son cours, que j’aurais été heureux, quand même.

Ce qui est sûr, c’est que si je n’étais pas resté bras ballants, incapable de faire le moindre geste, je ne serais pas ici aujourd’hui. Mes choix, ma vie, mes projets avaient été guidés par l’ombre de Julie par-dessus mon épaule, et la rencontrer pour de vrai me donnait l’impression de la trahir.
De la tuer.


De l’autre côté de la ligne de faille, Julie attend quelqu’un. Son café est fini depuis longtemps, et, du bout de son doigt, elle fait des dessins dans le sucre épars sur la soucoupe. La table est un peu bancale, et chaque fois qu’elle pose son coude, la tasse bouge dans un petit son de porcelaine.
Elle caresse doucement son écharpe soulevée par le passage des voitures derrière elle, lorsqu’elle sent quelqu’un dans son dos.

Mais quand elle se retourne, il n’y a personne.

C'est un fan-art d'Etat des Lieux, de Monsieur To, Une BD que si vous ne la connaissez pas, nulle rédemption n'est possible.
Son blog est dans mes liens, allez y faire un tour si vous êtes des hommes.