mardi 1 février 2011

Divagations Souterraines

Il y a des idées qui prennent comme des révélations, qui donnent envie d’écrire, de raconter quelque chose de fort et personnel. Après une journée épuisante, j’écoute de la musique, adossé à la barre en métal du métro, somnolant un peu, et laisse mes pensées divaguer sans frein.
C’est un de mes moments préférés de la journée. Un temps à part, une demi-heure hors de tout, du rythme de vie que je m’impose, où je n’ai rien d’autre à faire que d’errer, sans but, dans le dédale de mes propres pensées, et où la fatigue me mène à abandonner, pendant un moment, la norme des pensées construites. C’est le moment où je cesse de penser, et où je commence à divaguer.

            A ce moment, je cesse d’être moi. La logique cesse d’avoir cours dans mes pensées. Mon esprit devient un dédale ténébreux que je peux suivre à loisir, éclairé, à chaque carrefour, par une idée, un sentiment, une image. Je peux choisir de changer de direction, de mener mon errance ailleurs, mais dans ces tunnels là, nul ne peut prédire où je ressortirai.

            Une fois quittée la rame de métro, la vie reprendra son cours. Je rentrerai chez moi, et mes pensées reprendront le chemin qu’elles n’auraient jamais dû quitter. Je sais, dans le métro, que bientôt il faudra assigner à nouveau mon cerveau à fonctionner normalement, par sujet, verbe et complément, par pensées construites et intelligibles, et pas par les bribes d’images et de pensées à peine formulées à laquelle mes errances me mènent.

Toutefois, de temps à autre, j’ai une idée. Quelque chose de réellement bien, qui ferait une belle nouvelle, voire un roman entier. C’est une souffrance sans nom que d’avoir une idée, et de devoir se résoudre à la mettre de côté en se disant que non, décidément, on n’a pas le temps. En général, je me promets de la garder dans un coin de ma tête, pour le jour où j'aurai l'occasion de mener cette idée à son terme, tout en sachant que ça n'arrivera pas.

Des idées, j’en ai tous les jours, par milliers.

Le temps, en revanche, me fait cruellement défaut.

3 commentaires:

  1. J'aime beaucoup le parallèle entre les pensées et les dédales du métro... c'est bien imagé et très bien écrit.

    Et je m'identifie énormément à la fin du texte, concernant les idées et le temps. C'est vrai que ça fait chier.

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  2. Je trouve le style assez épuré, j'aime bien cette façon de dire les chose simplement, sans fioritures. Même si y'a toujours moyen d'améliorer ^^

    Bref, un texte bien sympa !

    Et je rejoins Silver sur la fin du texte. Maudit soit le connard qui a inventé le sablier...

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  3. Chouette texte!
    Ce que j'aime, c'est qu'il donne l'impression d'avoir été écrit très aisément, comme s'il était sorti tout seul du bout de tes doigts.
    Tout s'enchaîne très logiquement et facilement. Très agréable.

    Merci!

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