lundi 8 novembre 2010

Je connais un film qui commence comme ça...

"- Cynthia, amenez-moi le dossier Mac Dougall, je vous prie, crépita la voix de l’interphone.
- Avec joie, monsieur.
Cynthia passa la porte qui séparait son bureau de celui du directeur, son dossier sous le bras.
- Merci mon petit, dit-il. Approchez-vous un peu.
Il saisit le dossier et l’ouvrit en grand, laissant voir les feuilles dépliées, grandes ouvertes, sur la table.
- Monsieur, que faites-vous là, rougit Cynthia.
Avec un air pénétré, la secrétaire regarda son patron dézipper sa trousse et se saisir de son énorme stylo, puis en retirer le capuchon précautionneusement.
Il appuya la pointe de son engin sur le papier, et les va-et-vient frénétiques de sa main, de plus en plus rapides, faisaient jaillir quelques gouttes d’encre qui venaient souiller le papier sous le regard admiratif de Cynthia.

Au bout d’un moment d’attente, il devint évident aux yeux de la jeune femme que les efforts de son patron échouaient à atteindre leur but : ses gestes manquaient de précision et d’efficacité. Ce fut donc Cynthia qui prit le stylo des mains de son patron, non sans réprimer un soupir légèrement résigné.
Elle trempa sa plume dans son encrier, se délectant de ce que l’extrémité de la plume était légèrement humide. L’affaire fut réglée en l’espace de quelques minutes à peine : Son patron n’était pas du genre à lambiner, et Cynthia connaissait son affaire.
Elle avait en effet perdu le compte des rapports qu’elle avait dû dactylographier jusqu’à des heures avancées de la nuit. D’abord résignée, elle avait peu à peu pris une agilité experte à ce qui, plus qu’un travail, était devenu une véritable passion.

Le directeur tassa son dossier puis rangea son stylo avec un soupir de satisfaction. Cynthia, pour sa part, remettait en place les agrafes de son dossier, ni vu ni connu.
- Mon petit, je ne sais pas ce que je ferais sans vous.
- Je suis sûre que vous vous débrouilleriez très bien tout seul.
- J’en doute fort. Vous serez gentille, vous ferez suivre le dossier à Douglas.
Cynthia pâlit.
- Monsieur, vous êtes sûr ?
- C’est un ordre, mon petit.
Elle détestait Douglas. Son stylo à lui finissait toujours par baver sur son tailleur. "

Remerciements à C.J. Pepper, qui m’a donné pour contrainte : « Une scène de boules », et qui me doit donc son respect éternel. L'exercice que je me suis imposé (par ce que raconter une scène de cul c'était un peu facile) était de raconter une scène de cul en n'utilisant AUCUN mot à caractère sexuel.


J’en profite pour passer une annonce : Je suis toujours à la recherche de nouveaux sujets pour écrire, c’est comme ça qu’on progresse. Si vous avez une idée de scénario, un début de texte, ou, comme dans le cas de l’autre enfoiré, un exercice de style ou une contrainte à suivre, n’hésitez pas à proposer, dans la limite du raisonnable.

12 commentaires:

  1. Une autre contrainte: Dans la tête du bourreau.

    Super boulot, tu as ma reconnaissance éternelle. Pour le respect tu dois encore faire tes preuves...

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  2. J'ai réussi à ne pas imaginer la scène grâce à l'effet "sans aucun termes à caractère sexuel" Dieu te bénisse !

    J'aurai bien un exercice à te soumettre, mais je dois moi-même le tenter donc bon... Mais si tu veux tenter : "comment un vampyre devint un vampire" ...

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  3. @Joséphine: Pour ce qui est de cette contrainte, j'ai déjà un début de texte pas fini sur ce thème et qui dort sur mon disque dur... Je m'y attellerai quand je pourrai (et, il faut bien l'avouer, quand j'en aurai le courage). Pour le moment j'ai deux ou trois textes à finir avant.

    @KyA: Les vampires, c'est pas du tout, mais alors pas du tout mon délire. J'ai déjà tenté l'exercice, et ce n'est pas pour rien si le texte n'a jamais fini sur ce blog: il était nul à chier.
    Désolé, mais pour cette contrainte, je passe ^^

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  4. Haha excellentissime ! Ok, moi je te propose un titre de texte "les 5 derniers mètres"

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  5. Tant pis ! Je me le garde précieusement !
    Mais je n'ai rien d'autre à proposer pour le moment x)

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  6. excellent ce texte tout en métaphore... :)
    je vais regarder mon rotring différemment maintenant

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  7. Merci pour tous ces commentaires!
    @2D: Pour le rotring, t'as pas tellement à t'inquiéter, j'ai cru voir que ton coup de stylo à toi était plutôt efficace, net et sans bavures \o/

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  8. Ha! x)
    excellente !

    Tu pourrais écrire un texte sur quelqu'un qui ne fait plus la différence entre son imagination et la réalité? style Schizophrène? siteuplai?

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  9. J'ai écrit une nouvelle là dessus la semaine dernière, comment es-tu au courant?

    (J'avais posté l'article sur Facebook, c'est comme ça que tu as vu?)
    J'avais trouvé un témoignage sur la question qui m'a beaucoup touché, j'ai profité de mon congé de jeudi pour l'écrire.

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  10. ah ben non, je passe pas ma vie sur FB, donc j'ai pas vu, c'est juste que je suis géniale, voilà tout ^^
    tu le posteras bientot alors ? :D

    quel témoinage? tu pourrais me passer un lien?

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  11. http://www.paperblog.fr/3473640/putain-de-maladie/

    Je ne sais pas encore si je vais poster cette nouvelle, d'abord par ce que c'est bien plus long que celles que tu lis ici d'habitude, (sept ou huit feuillets contre deux ou trois en général), et aussi par ce que j'aime vraiment trop ce texte pour avoir le courage de le publier. Un peu comme "Skinny Love" en fait.

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  12. oh, ce témoinage est ..
    mais si tu t'en es inspiré, ca doit être encore mieux !
    Tu pourrais m'envoyer ton texte? par mail ou autre? J'ai vmt très envie de le lire

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